Comment ne pas se faire accepter ?

Comment ne pas se faire accepter ?

 

« Your need for acceptance can make you invisible in this world. » Jim Carrey

Votre besoin d’être accepté peut vous rendre invisible dans ce monde.

Cette phrase, entendue dans un discours donné par Jim Carrey, fait écho à une problématique que je rencontre souvent au cours de mes consultations. Je tenais à écrire cet article pour vous permettre d’y voir plus clair et d’explorer des pistes pour enrayer cette mécanique.

 

NOS PLUS GRANDES PEURS

 

Même si le besoin d’acceptation est présent chez tout le monde, et est sain la plupart du temps, il devient si important parfois qu’il peut déclencher précisément ce qu’il cherche à éviter : le rejet. Cette sensation terrible qui nous ramène à nos deux plus grandes peurs.

La première, c’est la peur de ne pas être assez. Elle peut prendre différentes formes selon les individus, leur éducation, les apprentissages qu’ils ont fait enfant, et leurs valeurs.

La peur de ne pas être assez intelligent peut amener une personne à passer sa vie à accumuler de la connaissance, ne jamais avoir tort, et surtout à ne jamais prendre le risque de dire une bêtise ou de passer pour un idiot.

La peur de ne pas être parfait pousse à déployer une énergie colossale pour gommer le plus petit de nos défauts, espérant un jour les éradiquer tous complètement.

La peur de ne pas être assez important, elle, nous lance parfois dans une course folle à la recherche de titres ou de validations, qui nous l’espérons secrètement, nous permettront un jour enfin de nous dire que nous avons de la valeur.

Une même peur, différentes facettes, vous avez compris le mécanisme.

Si ces peurs sont si vives et orientent autant nos vies, c’est qu’à leur racine, se trouve la peur de ne pas être aimé, qui est plus douloureuse encore.

Pour faire face à cette peur, la stratégie la plus répandue va être une sur-adaptation. L’individu va se mettre à adapter ses comportements en permanence pour se conformer aux attentes des autres, et même souvent, à ce qu’il imagine être les attentes des autres.

 

CES PEURS QUI VOUS EFFACENT

 

Le premier inconvénient est qu’en agissant ainsi, l’individu se coupe progressivement de ses émotions, de ses désirs, de ses rêves, de ses valeurs, et par conséquent, d’une grande partie de son potentiel. Au lieu de leur prêter une oreille attentive, d’agir en fonction de ce qui lui plaît et lui convient, il va se mettre à obéir à des règles, dictées par le milieu dans lequel il évolue ou les personnes qu’il admire. Et quand les règles sont contradictoires, il développe alors des talents d’équilibriste.

Ce grand écart pour satisfaire tout le monde met une pression énorme à notre équilibriste qui évite souvent de mélanger les groupes dans lesquels il évolue (amis différents, ou vie privée/vie pro). Sa peur ? Qu’on s’aperçoive qu’il porte différents masques et qu’il n’est pas le même selon le contexte et son environnement.

D’ailleurs, cette pression explose parfois. À trop accumuler de tensions, il arrive que la digue cède devant un interlocuteur qui ne comprendra pas comment une situation banale a pu dégénérer ainsi.

Pour être sûr de ne pas décevoir, cette personne va prendre de moins en moins de risque, éviter de donner son opinion ou d’exprimer ses besoins, allant même parfois jusqu’à les nier. Vous savez, c’est cette personne qui vous répond : “tu n’as qu’à choisir, moi tout me va” ou bien “j’aime tout moi tu sais”. En s’enfermant dans ce schéma, elle ne se rend pas compte qu’elle est de moins en moins respectée ou considérée. Qui a envie de respecter quelqu’un qui n’est pas capable de se respecter lui-même ? Qui peut faire confiance à quelqu’un qui n’exprime jamais son avis et garde tout pour lui ?

Une personne qui ne prend jamais de risque devient à la longue de plus en plus lisse. Malheureusement pour elle, ce sont nos aspérités qui permettent aux autres de s’accrocher. Nos traits de caractères, nos défauts, nos originalités, sont autant de prises qui retiennent l’attention et permettent le développement d’une relation.

Autre inconvénient de taille, à force de ne jauger sa valeur qu’à travers le regard des autres, ces individus développent une forme d’addiction à la validation. Elles ont sans cesse besoin d’être rassurées sur tout ce qu’elles font. Leur humeur est alors aussi variable que les retours qu’elles obtiennent.

Sur le long terme, cette déconnexion de ses propres besoins provoque souvent une perte de repères, une difficulté à savoir qui l’on est et ce que l’on aime. La crise n’est plus très loin…

Heureusement, il existe des solutions pour reprendre la main, se recentrer sur ses besoins et développer des relations plus saines.

Si vous sentez que vous ou un de vos proches glisse vers les tendances décrites plus haut, je vous encourage à tester ce qui suit. Ce travail suppose une vraie sincérité, voir les choses telles qu’elles sont, et agir en fonction.

 

CONNEXION À SOI

 

La première chose à faire est de vous reconnecter à vos besoins. Commencez par vous posez la question de ce que vous aimez et n’aimez pas. Cette étape a pour objectif de régler votre boussole intérieure et ainsi calmer la girouette que vous étiez devenu.

Au cours de vos journées, demandez-vous aussi quelles sont les activités qui vous procurent de la légèreté et lesquelles au contraire semblent vous peser.

Réaménagez votre vie en fonction de ce que vous ressentez.

Une autre façon de procéder peut être d’imaginer une vie sans limitations. Que feriez vous de différent ? Si vous saviez que vous ne pouviez pas échouer, que feriez vous ? Avec qui ? Comment ? Et voyez comment incorporer dans votre vie le fruit de vos réflexions.

 

EXPRESSION DE SOI

 

Profitez également de chaque occasion qui se présente pour donner votre avis, votre préférence. Choix de vêtements pour un ami, choix du plat à table, activité en groupe… Imaginez que votre capacité à vous positionner est une sorte de muscle qui peut être renforcé à de nombreuses occasions dans une journée, aussi petites soient elles. Ne tombez pas dans le piège d’attendre les gros choix devant lesquels vous risquez de paniquer si vous ne vous êtes pas entraînés auparavant.

Il va aussi falloir apprendre à exprimer vos besoins. Non, les gens ne lisent pas dans vos pensées ! Et même si c’était le cas, ils ne passent pas leur temps à se demander quels peuvent être vos besoins (même si vous, vous le faites pour eux). Donc quand vous avez besoin de quelque chose (temps, espace, repos, calme, …) apprenez à l’exprimer.

 

SIMPLICITÉ

 

Sur ce point, je tiens à préciser que l’expression des besoins doit se faire de manière simple, directe et transparente. Trop souvent, par peur de déranger ou d’être mal vu, ceux qui ont ce gros besoin d’acceptation ont tendance à utiliser des façons détournées de s’exprimer ou des justifications à rallonge. C’est précisément ce genre de comportements qui créent du malaise et rendent les échanges un peu étranges. Ces échanges sont d’ailleurs perçus quelques fois comme manipulateurs. Faites simple !

 

POSER DES LIMITES

 

Il est aussi important d’apprendre à dire non. Trop souvent, on accepte des choses par manque de courage. La suite ? De la rancœur et quelque chose que l’on fait à contre-cœur donc mal ! Et oui, quand on traîne des pieds, ça se voit ! Quand on apprend à dire non, on apprend à vraiment dire oui. Ça marche ensemble. Car quand on accepte seulement ce avec quoi on est en accord, on le fait vraiment, et donc on s’investit plus facilement et plus complètement.

 

AUTHENTICITÉ 

 

Enfin, le salut de ces individus passe la plupart du temps par le fait d’apprendre à se livrer et à créer des relations sincères et authentiques. Quand ils s’autorisent à vraiment parler d’eux, de façon intime, et pas forcément d’une manière qui les mettent sous leur meilleur jour, ces personnes se rendent compte qu’on ne les juge pas, qu’on ne les rejette pas. Au contraire, le fait de se livrer, en les rendant plus humains, les rapprochent des autres.

 

Pour conclure, il ne s’agit pas forcément d’agir sur tous ces leviers en même temps, mais je vous encourage à choisir une piste ou deux, à tester et observer les résultats que vous obtenez. Revenez ensuite me faire part en commentaires de ce que ça a changé pour vous. 

 Je vous laisse également méditer la phrase de Tim Ferriss : « Demandez pardon, pas la permission. »

Et pour ceux qui souhaitent aller plus loin, j’ai écrit un petit livret. Téléchargez gratuitement le guide des 10 habitudes à supprimer pour améliorer instantanément vos relations.

 

4 Commentaires
  • Baty sophie
    Posté à 16:07h, 26 avril Répondre

    J adoore !! Simplicite et Clarté !
    Merci Mathieu ! 😍

  • Julie
    Posté à 21:19h, 26 avril Répondre

    Belle réflexion sur soi à avoir… Et parfaite analyse…Bravo Mathieu. 💕

  • Edwige
    Posté à 21:46h, 26 avril Répondre

    Très bon article Mathieu! Très intéressant surtout , merci pour cet article

  • Mouline
    Posté à 23:06h, 26 avril Répondre

    Je viens de passer 10 minutes de pur bonheur à lire ton article Mathieu.
    Bravo pour ton analyse simple et tellement juste !
    Vivement le prochain numéro

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