17 Mai Présence à l’autre : faites sentir à chacun de vos interlocuteurs qu’il est unique
Vous est-il déjà arrivé, au contact de quelqu’un avec qui vous échangiez, de vous sentir totalement écouté, unique, et d’être à ce moment-là pour lui, la personne la plus importante du monde ?
Ceux d’entre vous qui ont déjà vécu ce genre d’expérience en gardent généralement un souvenir fort, et un lien particulier avec cette personne.
Imaginez qu’il vous soit possible de créer ce genre de sentiment chez chaque personne avec qui vous discutez, que ce soit dans un environnement professionnel, privé ou familial. Imaginez également, comment se sentiraient les autres en votre présence, et l’impact que pourrait avoir cette compétence sur vos relations, et de manière plus générale, sur votre vie.
Cette compétence, c’est la présence à l’autre : une attention totale et dirigée vers l’autre.
La mauvaise nouvelle ? Cette compétence est rare.
La bonne ? Elle se développe, et c’est plutôt facile.
LA PRÉSENCE, POUR QUOI FAIRE ?
On croit souvent que ce qui nous permet de nous lier à quelqu’un, ce sont nos points communs, les choses que l’on partage.
Et pourtant, si vous y réfléchissez, je suis sûr que vous avez déjà rencontré des personnes ou même que vous comptez parmi vos amis des gens dont les centres d’intérêts sont très éloignés des vôtres et avec qui vous vous sentez pourtant particulièrement bien.
Ce qui fait la force d’une relation, c’est avant tout la connexion qui s’établit, le lien qui vous unit, et plus vous ferez preuve de présence à l’autre, plus cette connexion sera puissante, que vos centres d’intérêts soient proches, ou pas !
Être présent à l’autre, c’est aussi lui accorder de la valeur. Dans un monde de plus en plus agité, prendre le temps de poser son attention sur quelqu’un et seulement sur lui, c’est le respecter, le rendre important.
Ces expériences sont si rares que vous créez immédiatement chez lui le sentiment d’être unique, et de compter véritablement à vos yeux.
Être présent à l’autre, c’est faciliter l’intimité, le rapprochement. Lorsque nous nous sentons écoutés, que nous sentons chez l’autre de la disponibilité, une partie de nous a naturellement envie de se livrer, de parler de soi, de donner des détails plus intimes.
La présence agit alors comme une expérience rassurante, qui nous encourage à quitter une forme de superficialité pour explorer quelque chose de plus profond, de plus vrai.
Cerise sur le gâteau, notre cerveau a tendance à donner de la valeur aux choses dans lesquelles on s’investit. Plus vous investissez votre présence sur quelqu’un, plus elle aura de valeur pour vous, et plus il vous sera facile d’accorder à nouveau votre attention à cette personne.
PRÉSENCE, MODE D’EMPLOI :
Mais concrètement, on fait comment ?
Notre attention est une ressource très limitée.
Chaque fois que vous vous autorisez à penser à un sujet, vous ouvrez dans votre esprit une porte. Et quand une porte est ouverte, on a une seule envie, c’est de l’emprunter et d’aller voir ce qu’il y a derrière.
Plus il y a de portes ouvertes, plus vous aurez du mal à vous concentrer et à suivre le fil de votre pensée.
La première chose à faire est donc d’éliminer au maximum les distractions.
Notre cerveau raffole de tout ce qui est nouveau, sort de la routine, contraste avec ce qu’on est en train de faire… bref tout ce qui a tendance à l’arracher à ce qu’il est en train de faire.
Et comme il s’agit d’un comportement profondément ancré, plutôt que de lutter contre cette tendance naturelle, la solution la plus simple pour rester focalisé est de se couper de toutes les sources de distraction.
Donc le téléphone portable sur la table quand on parle à quelqu’un, on oublie ! Même si on le retourne pour cacher l’écran… Si votre téléphone est dans votre champ de vision, à la moindre occasion vous risquez de le regarder (pour soit disant vérifier quelque chose sur internet, regarder l’heure…), au risque de tomber sur un SMS, un mail, et d’ouvrir une nouvelle porte.
On évite aussi de croire qu’on est capable de suivre deux conversations à la fois en laissant une oreille trainer. Même pour vous mesdames, c’est très difficile.
Je vous laisse faire la liste de tous ces petits pièges dans lesquels vous tombez habituellement, et voir lesquels vous allez chasser de vos habitudes en premier!
Ensuite, on apprend à vraiment écouter.
Vraiment écouter, ça veut dire accompagner l’autre dans ce qu’il dit, et non pas préparer mentalement nos réponses à l’avance (qui revient à suivre deux conversation à la fois).
Parce que si finalement votre interlocuteur prend une autre direction que celle que vous imaginiez, votre préparation n’aura servi à rien.
De plus, le temps passé dans votre tête est du temps que vous ne passez pas avec lui. (Et lui justement, il le ressent ! Même si vous le regardez droit dans les yeux.)
L’exemple le plus frappant est sans doute lorsque l’on sent qu’une personne avec qui l’on discute au téléphone n’est pas vraiment présente et ne nous écoute que d’une oreille.
Malgré l’absence de repères visuels, nous avons tous la capacité à détecter la quantité et la qualité de l’attention que nous recevons.
Écouter vraiment, ça veut aussi dire laisser l’autre terminer et aller jusqu’au bout de sa pensée au lieu de le couper.
On croit souvent gagner du temps en interrompant quelqu’un, sauf que la plupart du temps c’est le contraire ! Les gens veulent finir ce qu’ils ont à dire et en les coupant, on leur fait perdre le fil, on crée de la confusion et ils finissent par mettre deux fois plus de temps à s’exprimer. Perdu !
Écouter, c’est aussi éviter de donner des conseils quand on ne nous le demande pas.
Oui messieurs, quand elle rentre du travail fatiguée et vous raconte sa mauvaise journée, son patron pénible… elle attend juste de l’écoute, pas un manuel détaillé de ce qu’elle devrait faire pour résoudre ses problèmes.
Car si vous faites ça, vous la faites se sentir nulle !
Très important aussi, apprendre à ne pas voler la vedette à l’autre.
Imaginez la scène suivante : vous rentrez d’un voyage et vous avez fait un tour d’hélicoptère. C’était votre première fois et vous avez adoré. Vous commencez à peine à raconter cette histoire, et votre interlocuteur vous coup en disant que lui aussi l’a déjà fait, qu’il s’est régalé et vous raconte en détail son expérience. Il vient de voler la vôtre. Malheureusement, cela arrive très souvent et agit comme une véritable douche froide !
COMMENT ALLER PLUS LOIN :
Un vrai regard est sans doute l’outil le plus puissant qui permet à l’autre de se sentir considéré.
Un regard d’accueil, qui ne cherche rien d’autre qu’à s’intéresser, comprendre, accompagner.
Voilà une illustration vidéo de ce que peut être un regard intense et totalement centré sur l’autre.
La présence à l’autre est une compétence et à ce titre elle s’apprend et s’entretient. Ne perdez donc plus de temps et prenez désormais chaque échange comme une occasion de progresser.
Portez votre regard ainsi que toute votre attention sur la personne à qui vous vous adressez !
Et pour ceux qui souhaitent aller plus loin, j’ai écrit un petit livret. Téléchargez gratuitement le guide des 10 habitudes à supprimer pour améliorer instantanément vos relations.
Patrice Genet
Posté à 22:35h, 17 maiIntéressant Mathieu. Belle rencontre à Rio. A bientôt
Mathieu Soriano
Posté à 23:13h, 17 maiMerci Patrice ! À très bientôt
Saziana
Posté à 02:43h, 18 maiSuper article
Mathieu Soriano
Posté à 09:22h, 18 maiMerci Saziana
5 leçons de vie apprises en travaillant en cancérologie - Mathieu Soriano
Posté à 10:34h, 03 décembre[…] juste de nous quelque chose de plus simple et pourtant plus difficile à offrir : une vraie présence. Sincère, authentique et dénuée de tout enjeu. Être là avec eux, les accompagner, partager, et […]